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Pays d’originie
Côte d’Ivoire
Art
Sculpture
Techniques utilisées
Bois, peinture européenne
Année ou période de création
1970s
Dimensions
H : 34 cm
Exceptionnelle et rarissime statuette représentant un trophée sportif de football .
Elle figure un joueur debout sur la coupe, ballon au pied. Le maillot et l’ensemble de l’objet sont aux couleurs de l’ASEC, le jaune et le noir
Principal club d’Abidjan, et de Côte d’Ivoire, rival traditionnel de l’AFRICA SPORTS, l’ASEC MIMOSAS est surreprésenté dans les quelques dizaines de sculptures relatives au football subsistant aujourd’hui, avec ses couleurs jaune et noir.
Le maillot porte le nom du sponsor, la marque automobile NISSAN, présente en Côte d’Ivoire depuis 1970, et qui a toujours soutenu activement le club ASEC.
La base de la coupe porte écrit le mot : « VICTOIRE » devant et derrière
Les objets sculptés relatifs au football ont probablement été courants à cette époque : représentation de footballeurs, en statue ou sur des masques, ainsi que des trophées ou coupes.
Les footballeurs pouvaient être exécutés pour honorer la personne en question, ou bien sur commande d’un supporter, ou même plus tardivement (1980 / 2000) à titre artisanal pour le commerce.
Les coupes jouaient sans doute le rôle de tous les trophées sportifs. Il s’agissait de coupes simples ou bien figurant un joueur sur une base.
L’objet appartient au corpus de l’art de transition (1920-1980) qui se différencie de la sculpture traditionnelle par l’introduction des couleurs vives européennes ainsi que la sculpture directe des vêtements sur l’objet. Cet art de transition, couramment mais faussement qualifiée d’« art colon » marque, surtout avec l’utilisation très heureuse de la couleur, une rupture avec l’art traditionnel et constitue en ce sens une transition vers l’art contemporain ivoirien.
Sculptés pour une circonstance particulière, ces objets n’étaient généralement pas faits pour être conservés. Comme toute la statuaire peinte de cette période, ils ont été largement délaissés par les collectionneurs au profit de la statuaire traditionnelle, avec pour conséquence, compte tenu des conditions de survie du bois dans le contexte climatique local, qu’ils sont aujourd’hui extrêmement peu nombreux, quelques dizaines tout au plus, disséminés dans des collections locales ou à l’étranger. Ainsi, il n’en existe actuellement dans aucun musée connu.
L’exemplaire présenté ici est le produit d’un atelier BAOULE, de l’ouest du territoire, dont quelques œuvres ont pu être identifiées.
On notera la qualité du visage, l’équilibre général des formes et la réalisation minutieuse du détail (vêtement, chaussettes, chaussures etc.), ainsi que l’harmonie absolue des couleurs, entre elles et avec la sculpture, bien qu’il s’agisse ici de couleurs imposées par le sujet. Toutes choses qui font de ce petit objet, fragile mais très bien conservé malgré une cassure au bras gauche, une pièce exceptionnelle, sans équivalent sur le marché, et qui possède une dimension de marqueur historique.