Joueur de foot ASEC n°9

L’objet représente un joueur ballon au pied, la jambe levée, dans une attitude classique.

Le joueur appartient au club d’Abidjan, l’ASEC MIMOSAS, car il porte le célèbre maillot aux couleurs de l’ASEC, le jaune et le noir

Principal club d’Abidjan, et de Côte d’Ivoire, rival traditionnel de l’AFRICA SPORTS, l’ASEC MIMOSAS est le club le plus représenté, avec ses couleurs jaune et noire dans les quelques dizaines de sculptures de footballeurs subsistant encore aujourd’hui,

Le maillot porte au dos le numéro 9. C’est donc un objet destiné à honorer un joueur précis dans une circonstance particulière, match ou tournoi gagné, exploit personnel sur le terrain, etc., commandé par un groupe de supporters, un village lors d’une visite ou une autre circonstance.

On ne doit pas le confondre avec un objet touristique. À partir de 1970 environ, des sculptures de footballeurs ont été exécutées de façon artisanale pour le commerce, concurremment à une production locale répondant à des besoins précis. Elles se distinguent cependant de façon évidente des objets authentiques. Les ateliers qui les ont produits, senoufo à l’origine, ont évolué vers un style stéréotypé, et la qualité s’est dégradée pour devenir franchement médiocre à partir des années 90. C’est le style qu’on a qualifié à l’époque – le nom est resté aujourd’hui – de « Grand Bassam », car essentiellement vendu dans les boutiques touristiques se situant à l’entrée de cette ville historique.

Le footballeur présenté ici est au contraire une statue de grande qualité, aussi bien par sa composition globale que par le détail de l’exécution, qui provient d’un atelier de l’ouest du territoire baoule, actif à cette époque, et dont plusieurs objets sont connus.

Les objets sculptés relatifs au football ont probablement été courants à cette époque : représentation de footballeurs, en statue ou sur des masques, ainsi que des trophées ou coupes.

Ces objets n’étaient généralement pas faits pour être conservés longtemps après les circonstances pour laquelle ils ont été sculptés. Comme toute la statuaire peinte, ils ont été largement délaissés par les collectionneurs au profit des objets traditionnels, avec pour conséquence, compte tenu des conditions de survie du bois dans le contexte climatique local, qu’ils sont aujourd’hui extrêmement peu nombreux, quelques dizaines tout au plus, disséminés dans des collections locales ou à l’étranger. Ainsi, il n’en existe actuellement dans aucun musée connu.

Il s’agit donc aujourd’hui d’un objet rarissime, d’une taille exceptionnelle, sans beaucoup d’équivalent dans les collections privées et aujourd’hui absolument introuvable sur le marché.