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Pays d’originie

République Démocratique du Congo

Art

Peinture

Techniques utilisées

Fumée de lampe à huile

Année ou période de création

2024

Dimensions

170 x 140 cm

« Moi je travaille plus avec de la fumée, donc avec du feu. Ici, nous sommes à l’Institut Français, là où j’ai fait ma résidence pendant trois mois. Le but de cette résidence était de préparer une exposition sur les ‘’sans visage’’.

C’est un travail à travers lequel je voulais célébrer les personnes qui travaillent dur mais qui restent dans l’ombre des autres. Par ce travail, je parle également de l’histoire ancestrale, de l’histoire de l’esclavage. J’aborde particulièrement le côté célébration de ces ancêtres qui sont partis sans que nous, leurs descendants, n’ayons pu faire un travail de deuil et de reconnaissance. Par ce travail, je veux donc leur rendre hommage. Je veux également leur donner un visage. Ils ont quitté notre terre. Certains sont arrivés à destination, d’autres se sont noyés en mer. Ils sont restés sans identité, sans rien et grâce à ce travail, je leur donne un visage.  C’est un projet que j’ai commencé à construire depuis très longtemps et je n’expose ici qu’une partie de ce projet sur les ‘’sans visage’’. C’est un travail qui a plusieurs dimensions. Je commence ici la première dimension, les autres suivront. Je remercie l’Institut Français qui m’a permis de mettre en place cette première phase de ce projet sur les ‘’sans visage’’.

Beaucoup de ‘’sans visage’’ sont intervenus pour que je sois là, devant vous aujourd’hui. Des personnes qui ont contribué énormément dans ma carrière et qui préfèrent rester anonymes. Pour moi, la meilleure façon de les remercier et de leur montrer ma gratitude, c’est de faire un travail sur les ‘’sans visage’’, donc toute personne de différente catégorie peut s’identifier. C’est là où tout a commencé. » Géraldine TOBE, exposition ‘’Création sans visage sur les traces des oubliés’’ à l’Institut Français Halle de la Gombe, à Kinshasa, le 21 février 2024.

Quand la fumée d’une lampe rustique fait office de pinceau, des motifs presque psychédéliques aux teintes sombres prennent forme sur la toile. Géraldine Tobe crée.  Avec cet art né de ses cendres, quand elle a mis le feu à sa première collection, trop classique à son goût, l’artiste thérapise. Pour guérir de ses propres traumatismes et pour aider les personnes souffrant de maladies mentales, en hommage à son frère aîné, handicapé mental, qui l’a initiée à l’art.

Accusée de sorcellerie à l’âge de six ans, Géraldine Tobe a subi, avec son frère de deux ans plus âgé, des exorcismes violents qui lui ont laissé de profonds stigmates en rapport avec la nuit, le feu et les esprits. Le feu qui l’a également marquée dans sa chair, lors d’un grave accident, mais qu’elle manipule pourtant pour créer, comme pour exorciser la peur et la douleur.

Le terme d’ « artiviste » revient souvent quand on parle de cette jeune kinoise née en République Démocratique du Congo en 1992.  Très active sur la scène locale, ses œuvres ont été aussi exposées en Allemagne, en Belgique, en France et au Luxembourg.

Si son baccalauréat en peinture obtenu en 2012 à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa lui a donné une base académique, c’est la spiritualité ancestrale enseignée par sa grand-mère qui reste la trame de fond de son œuvre.

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